Idées fausses
- Idée Fausse : Les éoliennes sont bruyantes
- Idée Fausse : Les éoliennes défigurent le paysage
- Idée Fausse : Les éoliennes sont laides
- Idée Fausse : Les éoliennes font fuir les touristes
- Idée Fausse : Les éoliennes sont de vrais hachoirs à oiseaux
- Idée Fausse : Implanter les éoliennes n'arrêtera jamais la construction de centrale nucléaires
- Idée Fausse : Oui aux éoliennes, mais en mer (ou offshore)
L'énergie éolienne est non polluante, elle abaisse la charge du réseau, réduit l'utilisation de carburants fossiles, et freine la construction de barrages hydroélectriques et de centrales nucléaires. Les systèmes éoliens offerts sur le marché requièrent un minimum de soins de la part du propriétaire. Les éoliennes sont équipées de systèmes de contrôle simples qui assurent un fonctionnement sécuritaire et fiable.
L'intérêt écologique du petit éolien n'est plus à démontrer ! Aucune production de C02, énergie entièrement renouvelable, aucune nuisance sur l'environnement, impact nul sur la faune et la flore, le petit éolien rafle tous les prix de bonne conduite !
Idée Fausse : Les éoliennes sont bruyantes
Au pied d'une éolienne, le niveau sonore est équivalent à celui qu'il y a à l'intérieur d'une voiture. C'est un niveau sonore qui n'empêche pas de tenir une conversation.
En fait, au pied d'une éolienne moderne, le bruit du vent est bien souvent plus dérangeant que le bruit de l'éolienne même. Les éoliennes fonctionnent en effet quand il y a du vent. A ces moments-là, le vent fait bruisser les feuilles des arbres, siffler les lignes électriques et téléphoniques, s'agiter les éléments de l'environnement. Tous ces bruits vont avoir tendance à couvrir le bruit des éoliennes.
De façon générale, il y a atténuation du bruit en fonction de la distance. C'est dans les premières centaines de mètres qui le bruit diminue le plus. Le fonctionnement d'un parc éolien occasionne des niveaux d'environ 45 dB(A) à 300 ou 400 m, soit moins que le niveau ambiant dans un bureau ordinaire. L'émergence maximale (la « nuisance sonore » au niveau des riverains) tolérée par la réglementation est très contraignante (législation par ailleurs renforcée par le décret relatif aux bruits du voisinage du 31 août 2006) : elle est de 3dB la nuit et de 5 dB le jour. La puissance sonore d'une éolienne est quant à elle de 100 dB (A). C'est une notion employée par les acousticiens. C'est la puissance sonore d'une source sonore ponctuelle qui, mise à la place de la nacelle d'une éolienne, occasionnerait les mêmes niveaux sonores au pied ou loin des éoliennes. Mais le niveau réel à l'intérieur de la nacelle est nettement moins important.
Au fil des ans, les constructeurs ont également fait des efforts sur d'autres points pour rendre les éoliennes plus discrètes : engrenages de précision silencieux, arbres de transmission sur coussinets amortisseurs, nacelles capitonnées, etc...
Une autre spécificité des éoliennes est particulièrement intéressante : on peut programmer leur fonctionnement de façon à réduire leurs émissions sonores. Il est aisé de programmer les éoliennes de telle manière qu'elles fonctionnent au ralenti voire qu'elles soient arrêtées sous certaines conditions de vent (force, direction par rapport aux riverains), à certains moments de la journée (soirée, par exemple), à certaines périodes de la semaine (week-end) ou de l'année (été). Une telle programmation n'est pas possible pour des équipements ou infrastructures bruyants (routes, aéroports,industries, etc.). La programmation peut entraîner de petites pertes de production, sans remettre en cause la rentabilité économique du parc éolien.
Par ailleurs, il faut savoir que le bruit émis par une grande éolienne est sensiblement du même ordre de grandeur que celui émis par une éolienne de taille moyenne. En effet, plus les éoliennes sont grandes, plus elles tournent lentement.
Idée Fausse : Les éoliennes défigurent le paysage
Aujourd'hui, on associe souvent l'électricité à une énergie propre, mais les pollutions et impacts associés à la production électrique sont oubliés car éloignés. Avec les éoliennes, on rapproche la source de production du lieu de consommation, donc on rapproche également les impacts. Mais les impacts environnementaux des éoliennes sont sans commune mesure avec les impacts des autres moyens traditionnels de production électrique : fioul, gaz, charbon et nucléaire.
On accepte dans nos paysages la présence d'émetteurs pour la téléphonie (5 000 à 10000), des lignes électriques à haute-tension et de leurs pylônes (plus de 100 000 km), des châteaux d'eau (plusieurs milliers), des autoroutes (plusieurs milliers de kilomètres), de silos à grains qui atteignent souvent plus de 80 m de haut… Si les éoliennes s'inscrivent dans cette lignée d'équipements créés par l'homo sapiens, elles restent avant tout des outils de développement durable.
Les éoliennes n'ont pas nécessairement un impact négatif sur le patrimoine : les éoliennes peuvent mettre en valeur un paysage. Tout est question de conception soignée. Ainsi aujourd'hui des paysagistes interviennent pour l'intégration des parcs éoliens dans le paysage.
Certains moulins à vent ont été classés Monuments Historiques. Des ouvrages technologiques (ponts, viaducs, gare, ...) sont également classés Monuments Historiques. Pourquoi pas un jour les éoliennes ?
Idée Fausse : Les éoliennes sont laides
Les formes des éoliennes sont des formes simples, aérodynamiques, épurées. Ces caractéristiques sont autant d'atouts pour être appréciées.
Les éoliennes sont de couleur blanche (avant tout pour des raisons aéronautiques de visibilité). Cette couleur est plutôt synonyme de simplicité et de pureté.
Idée Fausse : Les éoliennes font fuir les touristes
Les différentes enquêtes menées tant en France qu'à travers le monde ont montré que les touristes ne fuyaient pas et n'avaient pas l'intention de fuir les lieux touristiques situés à proximité de parcs éoliens.
Pourquoi affirmer cette chose pour les éoliennes ? Si cela était vrai, alors tout aménagement, quel qu'il soit, ferait fuir les touristes, de la ligne électrique aux panneaux publicitaires.
Au contraire, les parcs éoliens attirent les touristes qui ne veulent plus bronzer idiot. Les parcs éoliens constituent aussi un lieu de sortie éducative pour les scolaires, les lycéens et les étudiants.
Les parcs éoliens entrent dans le cadre du tourisme scientifique, du tourisme industriel, de l'écotourisme et du tourisme vert, autant de formes nouvelles et originales de découverte. Les parcs éoliens peuvent être un moyen de conserver les visiteurs un peu plus longtemps sur leurs lieux de vacances, notamment ceux du nord de l'Europe, plus sensibilisés à la problématique des énergies renouvelables. Dans ce but, des animations thématiques se mettent souvent en place autour des parcs éoliens.
Au Danemark, « la Danish Wind Association se plaît à faire la relation entre l'implantation des parcs éoliens et le tourisme : en effet, au Danemark, le tourisme a augmenté de quelque 50% depuis 1980. Les fermes éoliennes deviennent le paysage à la fois d'un tourisme «écologique» et d'un tourisme «industriel». Les hôtels, les gîtes et les campings utilisent cette image pour la promotion du tourisme vert. De nombreuses entreprises d'excursions nautiques proposent des promenades en bateau pour visiter des fermes éoliennes situées en pleine mer (…) À Blavandshuk, l'on constate une augmentation notoire du nombre de visiteurs depuis l'installation d'une ferme de 80 éoliennes. En fait, elles sont reproduites partout : sur les dépliants publicitaires, les cartes postales, etc…. » (source : Réseau de veille en tourisme du Québec -www.veilletourisme.ca).
Les touristes, notamment ceux de l'Europe du nord, sont également soucieux de leur cadre de vie, notamment à travers le classement des « pavillons bleus » qui leur permet d'apprécier la qualité des lieux. De la même manière, ces visiteurs sont soucieux de la façon dont les déchets sont collectés et recyclés et de la façon dont leur électricité est produite.
Idée Fausse : Les éoliennes sont de vrais hachoirs à oiseaux
De très nombreuses études ont été menées à travers le monde autour des parcs éoliens pour analyser leur impact sur les oiseaux. Tous les suivis démontrent que la mortalité des oiseaux est faible à très faible. Ces suivis montrent également que plus de précautions sont prises dans le choix des sites et dans l'agencement des éoliennes, plus cette mortalité est faible. La LPO est d'ailleurs particulièrement attentive au développement de l'éolien en France afin qu'il se fasse dans le respect de la biodiversité.
Dans tous les cas, la mortalité liée aux éoliennes est sans commune mesure avec celle liée à la circulation routière, aux lignes électriques, aux baies vitrées, à la chasse, aux pesticides et insecticides, aux marées noires ou à la disparition des milieux favorables aux oiseaux. Par exemple, une ligne électrique haute tension tue plusieurs dizaines d'oiseaux par kilomètre et par an (100 000 km en France). La chasse est quant à elle responsable de la mortalité de plusieurs millions d'oiseaux chaque année.
Les oiseaux, dont la vue est le sens le plus développé, voient les éoliennes et les évitent.
Ce changement de trajectoire à l'approche des éoliennes est observé couramment par les ornithologues.
Idée Fausse : Implanter les éoliennes n'arrêtera jamais la construction de centrale nucléaires
En Europe, en une douzaine d'années, il a été implanté environ 45 000 mégawatts éolien. Cette puissance représente l'équivalent d'un peu moins d'une vingtaine de réacteurs nucléaires. Ces réacteurs nucléaires n'ont pas eu besoin d'être construits.
Durant ces années, seulement un ou deux réacteurs nucléaires ont été mis en service en Europe. Parmi toutes les sources de production électrique implantées en Europe ces douze dernières années qui ont permis de supplanter le fort ralentissement de la filière nucléaire, c'est la filière éolienne qui s'est le plus développée.
Les industriels du nucléaire ne s'y trompent pas : ce sont des acteurs importants de l'éolien. Ainsi, le fabricant d'éoliennes Jeumont appartient au groupe nucléaire français Areva.
Implanter des éoliennes est plus rapide et plus souple que d'implanter des centrales nucléaires. Il faut environ deux fois moins de temps (5 ans pour un parc éolien contre 10 ans pour une centrale nucléaire) entre les premières études et la mise en service.
Le MW installé éolien coûte moitié moins que le MW nucléaire. Si on fait référence au programme allemand des 6 dernières années, l'équipement s'est fait au rythme de 9 à 10 MW par jour ouvrable. L'installation des éoliennes est devenue une opération routinière qui prend quelques jours et la mise en service suit sans délai la fin des travaux. Sur le plan financier l'immobilisation des capitaux a donc une durée très réduite.
A l'opposé, la construction, par exemple, d'un EPR va durer 6 à 7 ans avec une phase d'essais de plusieurs mois, pour au bout du compte avoir une installation produisant à peine plus annuellement, pour le même investissement de 3 Md d'Euros, qu'un parc éolien de 3 GW, lequel aurait été construit en environ 1 an au rythme allemand et aurait donc déjà produit l'équivalent de 5 à 6 ans de la production électrique de l'EPR au moment de sa mise en service.
Dans un contexte de libéralisation du marché de l'électricité, le montage financier (investissement en milliard d'€) et l'assurance du risque (l'Etat n'a plus à être partie prenante) complexifient l'implantation des centrales nucléaires.
Les réserves d'uranium risquent d'être épuisées dans un siècle, les centrales nucléaires devront donc être remplacées par d'autres systèmes de production d'électricité.
Les surfaces immobilisées par un système de production éolien sont du même ordre à énergie produite égale que leurs équivalentes nucléaires. Une centrale nucléaire d'EDF a un ratio de production de l'ordre de 100 GW à l'hectare (plus en bord de mer mais c'est alors à l'éolien off shore qu'il faut la comparer), mais il s'agit d'une superficie horizontale, alors que l'éolien n'immobilise guère plus de 10% au sol de la surface balayée par son rotor, voire moins encore en zone agricole, ce qui lui confère une densité énergétique d'occupation foncière équivalente.
Idée Fausse : Oui aux éoliennes, mais en mer (ou offshore)
Les énergies renouvelables sont avant tout complémentaires. Pourquoi les opposer les unes aux autres ? De la même manière qu'il faut utiliser autant l'énergie du soleil, que l'énergie de l'eau, de la biomasse ou de la chaleur de la terre (géothermie), il faut utiliser autant l'énergie du vent sur terre qu'en mer.
Il y a également complémentarité dans la taille des parcs éoliens : sur terre, les parcs peuvent difficilement dépasser une vingtaine d'éoliennes, tandis qu'en mer il est possible d'envisager des parcs regroupant une centaine ou plus d'éoliennes. En mer, on peut parler de véritables centrales éoliennes.
L'énergie éolienne offshore est une filière jeune. Le retour d'expériences est peu important et pour l'instant l'électricité « offshore » est plus chère, car l'installation et la maintenance sont nettement plus coûteuses qu'à terre. Il serait donc aussi trop tôt pour tout miser sur les éoliennes en mer.
Mais rien ne dit que dans un certain nombre d'années, la situation évolue de telle sorte que les éoliennes « onshore » (terrestres) soient démantelées, si les éoliennes offshore devenaient incomparablement productives. Il est à noter que si tel devait être le cas, le démontage des éoliennes terrestres serait aisé ; et il ne subsisterait aucune pollution sur l'ex-parc éolien, et il n'y aurait aucun danger à fréquenter son site.